La pièce de charité 2023 des Hospices de Beaune

L’entreprise Barraud a débité des merrains pour la pièce de charité 2023 des Hospices de Beaune.
Tel le chêne qui passe les saisons, le forestier qui veille sur sa croissance, le savoir-faire artisanal du tonnelier qui se transmet de génération en génération, tous les acteurs de la filière bois cultivent cette notion de " Bien vieillir ".

Les racines du projet

Après l’émotion de l’incendie de Notre-Dame dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, la famille d’Harcourt passe à l’action avec la donation de dix arbres prestigieux pour la restauration de la nef
et de la flèche de la Cathédrale. Parmi ces arbres de 220 ans de la forêt de Vibraye abattus en lune descendante en mars 2021, l’un d’eux mesurait 19 mètres alors que les bâtisseurs de Notre-
Dame n’avaient besoin que de 15,5 mètres.

Philippe d’Harcourt et son fils Bernard décident de faire don de ce volume restant pour la confection de la Pièce de Charité des Hospices de Beaune. Ce don est accepté chaleureusement par Ludivine Griveau, régisseur du Domaine, et son équipe qui souhaitent mettre en lumière le vin ainsi que le contenant de la Pièce de Charité. Des symboliques fortes et engagées derrière la cause qui sera soutenue en 2023 : " Bien vieillir ".

Un fût lié à Notre-Dame-de-Paris

L’une d’entre elles retiendra particulièrement l’attention : la pièce de charité, cuvée très médiatique dont le bénéfice ne va pas à l’hôpital de Beaune, mais à une œuvre caritative, chaque année différente. Les Hospices n’ont pas encore dévoilé de quel vin il s’agirait. Mais le fût lui-même a déjà de quoi surprendre : son bois est issu du même arbre que celui qui va constituer… la nouvelle flèche de Notre-Dame-de-Paris.

Le fruit d’une longue histoire, qui commence avec le sylviculteur Bernard d’Harcourt. « Nous avons fourni un arbre de notre forêt de Vibraye, dans la Sarthe, pour la rénovation de la cathédrale. Il en restait quelques mètres. Nous avons souhaité les mettre en valeur, et avons pensé à un tonneau, puis fait une proposition aux Hospices de Beaune. » Ainsi, le bois a été débité par le merrandier charentais Olivier Barraud, avant d’être assemblé en fût par la tonnellerie bourguignonne Cadus. Le tout à titre gracieux. Un élevage qui promet un goût d’éternité.

La Merranderie Barraud

La fente de ce chêne bicentenaire a été confiée à la Merranderie Barraud, petit artisan en Charente qui fête cette année ses quarante ans de métier dans le merrain. Son gérant, Olivier Barraud représente la quatrième génération de cette entreprise familiale spécialisée dans la transformation du bois.

Un savoir-faire qui prend racine en forêt Olivier Barraud arpente les forêts et a ainsi développé en
25 ans un savoir-faire dans la sélection des bois destinés à la fabrication des merrains : de beaux bois rectilignes au grain fin.

Pour cela, il travaille avec quelques exploitants qui proposent des bois entre 160 et 250 ans. Les grumes sont sélectionnées en bord de route, plaquetées et numérotées, et sont ensuite livrées sur le site de fabrication à Maine-de-Boixe. Le travail de fabrication des merrains peut commencer.

Les étapes de fabrication des merrains

Les grumes sont tronçonnées et triées selon les hauteurs des bois pour les barriques. Le bois est alors fendu en quartiers, en respectant le fil. Deux process de fabrication sont ainsi réalisés : soit la méthode traditionnelle dite de parage, soit la méthode du chariot à merrains. Puis, les portions de
grumes sont sciées en épaisseur.

Quand les bois sont droits, ils passent sur une nouvelle machine qui permet d’optimiser au maximum le bois en respectant le sens du fil et tire les épaisseurs. Cette modernisation offre une grande précision pour les douelles.

Les merrains sont finalement triés par longueur, qualité et épaisseur en fonction des demandes des clients.

Crédits photos : ©JD.Camus, ©Barraud Merrains Bois, ©DR Hospices de Beaune

Les sources :


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